Non aux EPR2 de Gravelines

Non aux EPR2 de Gravelines


 Le débat public sur le projet de construction d’une paire d’Evolutionary Power Reactor (EPR2) à Gravelines démarre ce 17 septembre. 

Les Ecologistes – EELV participeront activement aux rencontres organisées par la Commission particulière du débat public (CPDP) , nommée par la Commission nationale du débat public (CNDP), jusqu’en janvier 2025.

 Pour Denis Buhagiar, co-secrétaire régional Les Ecologistes - EELV - Nord-Pas-de-Calais, il importe d’informer au mieux les habitant·es sur les conséquences que représente ce projet à long-terme. 

Il sera capital de recueillir les avis des participant·es et d’en tenir compte. Les Ecologistes seront très attentif·ves à ce processus de concertation. 

 Pour les deux réacteurs envisagés à Gravelines, Electricité de France, maître d’ouvrage, affirme prendre en compte les enseignements tirés de la construction de l’EPR de Flamanville. 

On peut en douter fortement. 

Qu’on en juge : cette centrale a coûté, à ce jour, 19,1 milliards d’euros pour un budget prévisionnel de 3,3 milliards. Elle n’est toujours pas en service complet alors que son démarrage était prévu en 2012. La faculté d’EDF à apporter des garanties suffisantes quant à la capacité de ses « nouveaux » EPR à ne pas subir les mêmes déboires sera un des principaux enjeux du débat public. 

 La gabegie qu’a représenté l’EPR de Flamanville explique certainement le manque d’investisseurs prêts à s’engager dans le programme de construction de 6 EPR2. 

Or, plutôt que de s’en remettre au jugement du marché, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, nommé par le Président de la République en 2017, envisage de mobiliser le livret A des Français sans leur accord.  

 Préoccupés par l’incertitude sur le financement, les Ecologistes Nord-Pas-de-Calais alertent aussi et surtout sur les inconnues liées à la sûreté. 

EDF affirme que les nouveaux réacteurs « visent l’atteinte d’un niveau de sûreté significativement renforcé » mais à l’étude du dossier soumis au débat, les réacteurs prévus à Gravelines seront dotés d’une enceinte de confinement simple alors qu’elle est double pour Flamanville :  la sécurité sera-t-elle sacrifiée en prévision de dépassements du budget prévu ? La vie dans les Hauts-de-France est-elle bradée? Nous porterons également publiquement le fait que le nucléaire, bien que décarboné comme le répète à l’envi le Gouvernement, n’est pas une énergie renouvelable. 

Le fonctionnement de cette énergie nécessite l’usage d’un combustible, l’uranium. 

Ce combustible, qu’il faut extraire hors de l’Union Européenne, et acheminer, fragilise notre indépendance  énergétique. 

Nous importons, depuis le Kazakhstan, de l’uranium transitant par la Russie malgré la guerre d’agression que mène ce pays contre l’Ukraine. 

Rappelons également que la cuve de Flamanville a été façonnée au Japon.  

 La relance du programme nucléaire pose également la question de la gestion des déchets radioactifs à l’heure où les lieux de stockage sont saturés en France. 

Leur acheminement présente de grands dangers pour les populations traversées, et leur traitement a un  coût considérable. 

A l’heure actuelle, aucune solution n’est présentée. 

Aux générations futures de s’en arranger? Quel héritage allons-nous laisser ? Il conviendra aussi que soit mise sur la table la question de la sûreté des personnes et du vivant aux alentours - terre et mer - , de l’avenir du territoire au regard des modifications climatiques. 

Les récents événements d'inondations majeurs à proximité du site et son positionnement dans le delta/polder interrogent quant à son maintien au sec. 

 Le nucléaire n’est pas l’avenir de notre territoire. 

L’alternative est connue : elle réside dans la sobriété, l’efficacité et le développement des énergies renouvelables. Nous n’aurons cesse de le dire. 

 Karima CHOUÏA et Emilie DUCOURANT Porte-Parole